Ode Luxe&Bourgeoise à l’Église Déglinguée, Folle et sans Toit. Bergoglio au Luxembourg. Mastro Titta.

2 Ottobre 2024 Pubblicato da Lascia il tuo commento

Marco Tosatti

Chers amis et ennemis de Stilum Curiae, notre Mastro Titta vous parle aujourd’hui du voyage du Pape Bergoglio au Luxembourg. Merci de tout coeur a Luis Lurton pour la traduction. Bonne lecture et bon partage… 

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MASTRO TITTA : ODE LUXE&BOURGEOISE, À L’ÉGLISE DÉGLINGUÉE, FOLLE ET SANS ABRI

En lisant les chroniques du voyage luxembourgeois – mieux : Luxe&Bourgeoise – de François, l’entièreté du « geste “ – les ” gestes » ont supplanté les rites – est une ode à l’Église dépeinte comme un vieux mendiant un peu dément, qui regrette le bon vieux temps.

Une grande partie de l’action se déroule à l’intérieur de la cathédrale Notre-Dame où l’on ne célèbre pas de messe mais où l’on met en scène un spectacle de variétés simili cathodique, mais en plus abulique et stupide (ce qui n’est pas facile). Tout commence après un déjeuner à l’archevêché et une promenade pour faciliter le transit intestinal, culiminant par un petit café au bar. La panse pleine, on baise mieux.

Débuts dansants (pour François, la foi est ‘’dansante’’: laissons tomber un voile impitoyable) avec salutation et sabbat de témoignages privés – témoigner du Christ est inconvenant, les catholiques préfèrent parler de leur vie stupide dont tout le monde se fout – chansons idiotes à la Mariah Carey (Jesus you are my life), échanges de cadeaux tous plus mendiants les uns que les autres (à part une rose d’or sur un pied de marbre rose déposé aux pieds de la Vierge patronne de la maison, qui a disparu une fois baissé le rideau), une comédie musicale inspirée de Laudato Sii scellant le niveau de piété onctueuse auquel nous sommes parvenus. Les cadeaux : le pape offre à Hollerich une statuette en bois de saint Joseph avec l’Enfant et reçoit en retour des catholiques luxembourgeois un panneau en cours de réalisation indiquant la « périphérie ». Une fête de fin d’études dans un pub de province.

Un traité psychiatrique monumental pourrait, et peut-être devrait, être écrit sur cet événement – et sur presque tous les événements catholiques. Ce sont des « gestes » d’une laideur, d’une négligence, d’une pauvreté sémantique et spirituelle qui font souffrir l’âme. Ce ne sont pas des choses nouvelles, c’est juste que ce pontificat lysergique a porté à un niveau d’indécence presque sublime. Et surtout, il l’a fait entrer dans les églises.

Les passages autodafé de Hollerich, denses en néologismes et néo-idéalismes, remplissent le désordre : l’« Église multinationale » (Votre Éminence, les multinationales font de l’argent : vous non, apparemment) « engagée dans la conversion synodale » (rires enregistrés en arrière-plan), la « société hautement sécularisée avec ses chemins d’espoir » (dans quoi, je vous prie, à part l’euthanasie ? ) et autres turlupinades amusantes, montrent avec une clarté éblouissante l’état de dégradation précipitée dans lequel se trouve l’Épouse du Christ : il est peut-être vrai, comme le dit vaguement François, qu’il n’est pas nécessaire de « faire du prosélytisme » mais qu’il suffit de montrer aux frères « la joie de la rencontre avec le Christ » (que voulez-vous dire ?), tout comme il est vrai qu’aucune personne sensée moyenne – ou personne insensée moyenne – ne serait intéressée par des milkshakes similaires, avec des saveurs ambiguës de banane et de craquelure de porc (ne vous inquiétez pas : cela existe). Et en effet, c’est l’évasion d’Alcatraz : les catholiques nominaux augmentent mais ne vont pas à l’église, les vocations chutent et bla bla bla. Un somptueux désastre.

Il y a trois aspects déconcertants. Le premier est la valeur extrême et extrêmement déplacée accordée à l’expérience « spirituelle » de l’individu (rires de fond enregistrés). L’Église, en tant que manifestation communautaire, est un réceptacle de particularismes, de « témoignages de vie vécue » plus insipides les uns que les autres. Tout événement ou rite catholique devient le théâtre d’une bande d’imbéciles proférant d’affreuses banalités. Il est significatif que des prélats se prosternent devant ces futilités sentimentales en les prenant pour des vérités révélées : les « surprises de l’esprit » dont parle François, apparemment très alcoolisé. Quant à l’annonce du salut par le Christ, c’est l’ennui et une minute de silence sépulcral qui l’emportent.

La seconde perplexité concerne la suppression du rite – novus et vetus – remplacé par de nouvelles liturgies de caravansérail : Danse avec les stars à la sauce cléricale, miracles inversés d’une laideur décousue. Du catholicisme au chaotisme en quelques décennies. Attention car ce vide total, et l’ameublement conséquent de la nouvelle église synodale, rendra anachronique toute controverse liturgique ou théologique. Nous sommes face à un projet totalement différent : on ne peut pas juger la recette de la Sacher Torte selon les critères de la carbonara. On discute, on polémique, on s’emporte sur des questions qui échappent totalement à l’horizon cérébral de ces messieurs.

La troisième perturbation est l’illusion luxueuse et bourgeoise de ce projet d’église « inclusive et durable ». C’est la même habitude mentale des dames fortunées qui font de la charité déconnectée de la réalité. C’est Brigitte Bardot qui, pendant la guerre en Yougoslavie, a envoyé un milliard de nourriture pour chiens aux quadrupèdes de Sarajevo sous les bombes. Ce sont les associations qui collectent de l’argent pour envoyer des camions de nourriture pour animaux à Gaza.

C’est la sciura milanaise, une marquise désarmée, qui se promène pieds nus à Capalbio, habillée en chiffonnier, et qui discute des migrants et du climat en mangeant des canapés de houmous végétalien. Mêmes arguments, même richesse factice, même faillite matérielle et morale, même démence hypocrite. Les références de plus en plus rares et ludiques au Christ, à la Sainte Mère et parfois à « Dieu » servent à peine et malgré elles à maintenir la cabane, et surtout les magouilles, debout. Il ne faut pas se faire d’illusions.

Le fait que le Luxembourg soit le siège de certains cloaques financiers qui ne sont pas étrangers aux intempéries spéculatives du Vatican : le soupçon que le Saint-Père s’y soit rendu pour s’assurer en personne qu’il a dilapidé jusqu’au dernier marengo dans quelque opération immobilière astucieuse, comme l’achat d’une masure à Caracas qui a coûté autant que le palais royal de Caserte, touche au cœur de l’affaire. L’Église pauvre est en voie de disparition parce qu’elle est en voie d’expulsion.

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