J’Accuse de Mgr Viganò. Les erreurs et les hérésies de Bergoglio rendent nulle son élévation au trône de Pierre.
28 Giugno 2024
Marco Tosatti
Chers amis et ennemis de Stilum Curiae, nous recevons et publions avec plaisir cette déclaration de l’archevêque Carlo Maria Viganò.
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J’ACCUSE
Déclaration de S. E. Mgr. Carlo Maria Viganò,
Archevêque titulaire d’Ulpiana, Nonce Apostolique,
Sur l’accusation de schisme
“Mais quand nous-mêmes, quand un ange venu du ciel
vous annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons annoncé,
qu’il soit anathème !
Nous l’avons dit précédemment, et je le répète à cette heure,
si quelqu’un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu,
qu’il soit anathème !”
Ga 1, 8-9
« Quand je pense que nous sommes dans le palais du Saint-Office, qui est le témoin exceptionnel de la Tradition et de la défense de la foi catholique, je ne peux m’empêcher de penser que je suis chez moi, et que c’est moi, que vous appelez “le traditionaliste”, qui devrais vous juger ». Ainsi s’exprimait l’Archevêque Marcel Lefebvre en 1979, convoqué à l’ex-Saint-Office, en présence du Préfet Cardinal Šeper et de deux autres Prélats.
Comme je l’ai déclaré dans le Communiqué du 20 juin dernier, je ne reconnais pas l’autorité du tribunal qui prétend me juger, ni de son Préfet, ni de celui qui l’a nommé. Cette décision, certainement douloureuse, n’est pas le résultat de la précipitation ou d’un esprit de rébellion ; mais dictée par la nécessité morale qui, en tant qu’Évêque et Successeur des Apôtres, m’oblige en conscience à rendre témoignage à la Vérité, c’est-à-dire à Dieu Lui-même, à Notre-Seigneur Jésus-Christ.
J’affronte cette épreuve avec la détermination qui vient du fait de savoir que je n’ai aucune raison de me considérer comme séparé de la communion avec la Sainte Église et avec la Papauté, que j’ai toujours servi avec dévotion filiale et fidélité. Je ne pourrais concevoir un seul instant de ma vie en dehors de cette unique Arche de salut, que la Providence a constituée comme Corps Mystique du Christ, soumis à son divin Chef et à Son Vicaire sur la terre.
Les ennemis de l’Église Catholique craignent la puissance de la Grâce qui agit à travers les Sacrements, et surtout la puissance de la Sainte Messe, terrible katèkon qui frustre beaucoup de leurs efforts et gagne à Dieu tant d’âmes qui autrement seraient damnées et c’est précisément cette conscience de la puissance de l’action surnaturelle du Sacerdoce Catholique dans la société qui est à l’origine de leur hostilité farouche à la Tradition. Satan et ses sbires savent très bien quelle menace l’unique véritable Église représente pour leur plan antichristique. Ces subversifs – que les Pontifes Romains ont courageusement dénoncés comme ennemis de Dieu, de l’Église et de l’humanité – sont identifiables dans l’inimica vis, la Franc-Maçonnerie. Elle a infiltré la Hiérarchie et a réussi à lui faire déposer les armes spirituelles dont elle disposait, ouvrant les portes de la Citadelle à l’ennemi au nom du dialogue et de la fraternité universelle, concepts intrinsèquement maçonniques. Mais l’Église, à l’exemple de son divin Fondateur, ne dialogue pas avec Satan : elle le combat.
Les causes de la crise actuelle
Comme l’a souligné Romano Amerio dans son essai fondamental Iota Unum, cette capitulation lâche et coupable a commencé avec la convocation du Concile Œcuménique Vatican II et avec l’action souterraine et hautement organisée d’ecclésiastiques et de laïcs liés aux sectes maçonniques, visant à subvertir lentement mais sûrement la structure de gouvernement et de magistère de l’Église afin de la démolir de l’intérieur. Il est inutile de chercher d’autres raisons : les documents des sectes secrètes démontrent l’existence d’un plan d’infiltration conçu au XIXe siècle et exécuté un siècle plus tard, exactement dans les termes dans lesquels il a été conçu. Des processus similaires de dissolution avaient déjà eu lieu dans la sphère civile, et ce n’est pas une coïncidence si les Papes ont su saisir dans les soulèvements et les guerres qui ont ensanglanté les Nations européennes l’œuvre de désintégration de la Maçonnerie internationale.
Depuis le Concile, l’Église est donc devenue porteuse des principes révolutionnaires de 1789, comme l’ont admis certains des artisans de Vatican II et comme le confirme l’appréciation de la part des Loges de tous les Papes du Concile et du post-concile, précisément en raison des changements que les Maçons réclamaient depuis longtemps.
Le changement plutôt : l’aggiornamento a été tellement au centre du récit conciliaire qu’il a constitué la marque distinctive de Vatican II et a placé cette assemblée comme le terminus post quem qui a marqué la fin de l’ancien régime – celui de la “vieille religion”, de la “vieille Messe”, du “pré-concile” – et le début de “l’église conciliaire”, avec sa “nouvelle messe” et la relativisation substantielle de tous les Dogmes. Parmi les partisans de cette révolution figurent les noms de ceux qui, jusqu’au Pontificat de Jean XXIII, avaient été condamnés et écartés de l’enseignement en raison de leur hétérodoxie. La liste est longue et comprend également Ernesto Buonaiuti, excommunié vitandus, un ami de Roncalli, mort impénitent dans l’hérésie et que le Président de la CEI [Conférence Épiscopale Italienne], le Cardinal Matteo Zuppi, a commémoré il y a quelques jours par une Messe dans la cathédrale de Bologne, comme le rapporte avec une emphase mal dissimulée Il Faro di Roma (ici) : « Près de quatre-vingts ans plus tard, un Cardinal qui est tout à fait dans la ligne du Pape recommence exactement d’un geste liturgique qui a, à tous égards, la saveur de la réhabilitation. Ou du moins d’un premier pas dans cette direction. »
L’Église et l’Anti-église
Je suis donc convoqué devant le tribunal qui a pris la place du Saint-Office pour être jugé pour schisme, alors que le chef des Évêques italiens – indiqué parmi les papables et tout à fait dans la ligne du Pape – célèbre illégalement une Messe de suffrage pour l’un des pires et des plus obstinés représentants du Modernisme, contre lequel l’Église – celle dont selon eux je suis séparé – avait prononcé la sentence de condamnation la plus sévère. En 2022, dans le journal de la CEI Avvenire, le professeur Luigino Bruni faisait l’éloge du Modernisme en ces termes :
« […] un processus de renouveau nécessaire pour l’Église catholique de son temps, encore imperméable aux études critiques sur la Bible qui s’affermissaient depuis de nombreuses décennies dans le monde protestant. Pour Buonaiuti, accepter les études scientifiques et historiques sur la Bible était la voie maitresse pour la rencontre de l’Église avec la modernité. Une rencontre qui n’eut pas lieu, car l’Église catholique était encore dominée par les théorèmes de la théologie néo-scolastique et bloquée par la peur contre-réformiste que les vents protestants puissent enfin envahir le corps catholique. »
Ces paroles suffiraient à nous faire comprendre l’abîme qui sépare l’Église Catholique de celle qui l’a remplacée avec le Concile Vatican II, lorsque les vents protestants ont finalement envahi le corps catholique. Cet épisode très récent n’est que le dernier d’une série interminable de petits pas, d’acquiescements silencieux, de clins d’œil complices par lesquels les dirigeants mêmes de la Hiérarchie conciliaire ont rendu possible la transition « des théorèmes de la théologie néo-scolastique » – c’est-à-dire de la formulation claire et sans équivoque des Dogmes – à l’apostasie actuelle. Nous nous trouvons dans la situation surréaliste dans laquelle une Hiérarchie se dit catholique et exige donc l’obéissance du corps ecclésial, tout en professant des doctrines que l’Église avait condamnées avant le Concile ; et qu’elle condamne comme hérétiques des doctrines qui jusqu’alors avaient été enseignées par tous les Papes.
Cela se produit lorsque l’absolu est enlevé au Vrai en le relativisant en l’adaptant à l’esprit du monde. Comment les Pontifes des siècles derniers auraient-ils agi aujourd’hui ? Me jugeraient-ils coupable de schisme, ou condamneraient-ils plutôt celui qui prétend être leur Successeur ? Avec moi, le sanhédrin moderniste juge et condamne tous les Papes catholiques, parce que la Foi qu’ils ont défendue est la mienne ; et les erreurs que Bergoglio défend sont celles qu’ils ont, tous sans exception, condamnées.
Herméneutique de la rupture
Aussi, je me demande : quelle continuité peut-il exister entre deux réalités qui s’opposent et se contredisent ? entre l’église conciliaire et synodale de Bergoglio et celle « bloquée par la peur contre-réformiste » dont ce dernier se distancie ostensiblement ? et de quelle “église” serais-je en état de schisme, si celle qui se prétend catholique diffère de la vraie Église précisément dans sa prédication de ce que cette dernière condamnait et dans la condamnation de ce qu’elle prêchait ?
Les adeptes de l’“église conciliaire” répondront que cela est dû à l’évolution du corps ecclésial dans un “nécessaire renouveau” ; tandis que le Magistère Catholique nous enseigne que la Vérité est immuable et que la doctrine de l’évolution des dogmes est hérétique. Deux églises, certes : chacune avec ses doctrines, ses liturgies et ses saints ; mais pour le Catholique, l’Église est Une, Sainte, Catholique et Apostolique, pour Bergoglio, l’église est conciliaire, œcuménique, synodale, inclusive, immigrationniste, éco-durable, gay-friendly.
L’auto-destitution de la Hiérarchie conciliaire
L’Église aurait-elle donc commencé à enseigner l’erreur ? Peut-on croire que l’unique Arche du salut est en même temps un instrument de perdition pour les âmes ? que le Corps Mystique se sépare de Son divin Chef, Jésus-Christ, et que la promesse du Sauveur s’est évanouie ? Cela ne peut évidemment pas être admissible, et ceux qui le soutiennent tombent dans l’hérésie et le schisme. L’Église ne peut pas enseigner l’erreur, et son Chef, le Pontife Romain, ne peut pas être à la fois hérétique et orthodoxe, Pierre et Judas, en communion avec tous ses prédécesseurs et en même temps en schisme d’avec eux. La seule réponse théologiquement possible est que la Hiérarchie conciliaire, qui se proclame catholique mais embrasse une foi différente de celle enseignée constamment depuis deux mille ans par l’Église Catholique, appartient à une autre entité et ne représente pas la véritable Église du Christ.
À ceux qui me rappellent que l’Archevêque Marcel Lefebvre n’est jamais allé jusqu’à remettre en cause la légitimité du Pontife Romain, tout en reconnaissant l’hérésie et même l’apostasie des Papes conciliaires – comme lorsqu’il s’est exclamé : « Rome a perdu la foi ! Rome est dans l’apostasie ! – à ceux-là je rappelle qu’au cours des cinquante dernières années, la situation s’est considérablement aggravée et que, selon toute probabilité, ce grand Pasteur agirait aujourd’hui avec la même fermeté, répétant publiquement ce qu’il ne disait alors qu’à ses clercs : « Dans ce concile pastoral, l’esprit d’erreur et de mensonge a pu travailler à l’aise, en plantant partout des bombes à retardement qui feront exploser les institutions en temps voulu » (Principes et directives, 1977). Et encore : « Celui qui est assis sur le Trône de Pierre participe au culte des faux dieux. Quelle conclusion devrions-nous tirer, peut-être dans quelques mois, face à ces actes répétés de communication avec de fausses sectes ? Je ne sais pas. Je me demande. Mais il est possible que nous nous trouvions obligés de croire que le Pape n’est pas Pape. Parce qu’à première vue, il me semble – je ne veux pas encore le dire de manière solennelle et publique – qu’il est impossible que quelqu’un qui est publiquement et formellement hérétique soit Pape » (30 mars 1986).
À partir de quoi pouvons-nous comprendre que “l’église synodale” et son chef Bergoglio ne professent pas la Foi Catholique ? De l’adhésion totale et inconditionnelle de tous ses membres à une multiplicité d’erreurs et d’hérésies déjà condamnées par le Magistère infaillible de l’Église Catholique et du rejet ostentatoire de toute doctrine, précepte moral, acte de culte et pratique religieuse qui ne soit pas sanctionné par “leur” concile. Aucun d’eux ne peut en conscience souscrire à la Profession de Foi tridentine et au Serment Antimoderniste, car ce que tous deux expriment est l’exact opposé de ce que Vatican II et le soi-disant “magistère conciliaire” insinuent et enseignent.
Puisqu’il n’est pas théologiquement défendable que l’Église et la Papauté soient des instruments de perdition plutôt que de salut, nous devons nécessairement conclure que les enseignements hétérodoxes véhiculés par la soi-disant “église conciliaire” et les “papes du Concile” à partir de Paul VI, constituent une anomalie qui remet sérieusement en question la légitimité de leur autorité magistérielle et gouvernementale.
L’utilisation subversive de l’autorité
Nous devons comprendre que l’usage subversif de l’autorité dans l’Église visant à sa destruction (ou à sa transformation en une église autre que celle voulue et fondée par le Christ) constitue en soi un élément suffisant pour rendre nulle l’autorité de ce nouveau sujet qui s’est malicieusement superposé à l’Église du Christ, usurpant son pouvoir. C’est pourquoi je ne reconnais pas la légitimité du Dicastère qui me met en procès.
La manière dont l’action hostile contre l’Église Catholique a été menée confirme qu’elle a été planifiée et voulue, car sinon ceux qui la dénonçaient auraient été écoutés et ceux qui y coopéraient auraient immédiatement cessé. Certes, avec les yeux de l’époque et la formation traditionnelle de la plupart des Cardinaux, des Évêques et du Clergé, le “scandale” d’une Hiérarchie qui se contredisait est apparu comme une telle énormité qu’il a incité de nombreux Prélats et clercs à ne pas croire qu’il était possible que les principes révolutionnaires et maçonniques puissent trouver accueil et promotion dans l’Église. Mais ce fut précisément cela le coup de maître de Satan – comme l’appelait Mgr Lefebvre – qui a su se prévaloir du respect naturel et de l’amour filial des Catholiques envers l’Autorité sacrée des Pasteurs afin de les inciter à faire passer l’obéissance avant la Vérité, espérant peut-être qu’un futur Pape pourrait d’une manière ou d’une autre réparer le désastre accompli et dont les issus catastrophiques pouvaient déjà être devinés. Cela ne s’est pas produit, malgré le fait que certains aient courageusement tiré la sonnette d’alarme. Et je me compte moi-même parmi ceux qui, dans cette phase troublée, n’ont pas osé s’opposer aux erreurs et aux déviations qui n’avaient pas encore pleinement montré leur charge destructrice. Je ne veux pas dire par là que je n’ai pas entrevu ce qui se passait, mais que je n’ai pas trouvé – en raison du travail intense et des tâches si prenantes de nature bureaucratique et administrative au service du Saint-Siège – les conditions pour saisir la gravité sans précédent de ce qui se passait sous nos yeux.
Le choc
L’occasion qui m’a amené à entrer en conflit avec mes Supérieurs ecclésiastiques a commencé lorsque j’étais Délégué pour les Représentations Pontificales, puis comme Secrétaire Général du Gouvernorat et enfin comme Nonce Apostolique aux États-Unis. Ma guerre contre la corruption morale et financière déclencha la fureur du Secrétaire d’État de l’époque, le Cardinal Tarcisio Bertone, lorsque, conformément à mes compétences de Délégué pour les Représentations Pontificales, j’ai dénoncé la corruption du Cardinal McCarrick et me suis opposé à la promotion à l’Épiscopat des candidats corrompus et indignes présentés par le Secrétaire d’État, qui m’a fait transférer au Gouvernorat parce que « je l’empêchais de faire les évêques qu’il voulait ». C’est aussi Bertone, avec la complicité du Cardinal Lajolo, qui a entravé mon travail visant à contrer la corruption généralisée dans le Gouvernorat, où j’avais déjà obtenu des résultats importants au-delà de toute attente. Ce furent encore Bertone et Lajolo qui ont convaincu le Pape Benoît XVI de m’expulser du Vatican et de m’envoyer aux États-Unis. Là, je me suis retrouvé à devoir faire face aux vilaines affaires du Cardinal McCarrick, y compris ses relations dangereuses avec des personnalités politiques de l’Administration Obama-Biden et au niveau l’international, que je n’ai pas hésité à dénoncer au Secrétaire d’État Parolin qui n’en tint aucun compte.
Cela m’a amené à considérer sous un jour différent de nombreux événements dont j’avais été témoin au cours de ma carrière diplomatique et pastorale, à saisir leur cohérence avec un projet unique qui, par sa nature, ne pouvait être ni exclusivement politique ni exclusivement religieux, puisqu’il comportait une attaque globale contre la société traditionnelle basée sur l’enseignement doctrinal, moral et liturgique de l’Église.
La corruption comme outil de chantage
C’est ainsi que de Nonce Apostolique estimé – pour lequel, l’autre jour, le Cardinal Parolin lui-même a reconnu ma loyauté, mon honnêteté, mon équité et mon efficacité exemplaires – je suis devenu un Archevêque incommode, non seulement pour avoir demandé justice dans les procès contre les Prélats corrompus, mais aussi et surtout pour avoir donné une clé de compréhension qui montre comment la corruption dans la Hiérarchie était une prémisse nécessaire pour la contrôler, la manœuvrer et la contraindre par chantage à agir contre Dieu, contre l’Église et contre les âmes. Et ce modus operandi – que la Franc-Maçonnerie avait décrit en détail avant d’infiltrer le corps ecclésial – reflète celui adopté dans les institutions civiles, où les représentants du peuple, surtout aux plus hauts niveaux, sont largement soumis au chantage parce qu’ils sont corrompus et pervertis. Leur obéissance aux délires de l’élite mondialiste conduit les peuples à la ruine, à la destruction, à la maladie, à la mort : et à la mort non seulement du corps, mais aussi de l’âme. Parce que le véritable projet du Nouvel Ordre Mondial – auquel Bergoglio est asservi et dont il tire sa légitimité des puissants du monde – est un projet essentiellement satanique, dans lequel l’œuvre de la Création du Père, de la Rédemption du Fils et de la Sanctification de l’Esprit Saint est haïe, effacée et contrefaite par la simia Dei et par ses serviteurs.
Si vous ne parlez pas, les pierres crieront
Assister à la subversion totale de l’ordre divin et à la propagation du chaos infernal avec la collaboration zélée des dirigeants du Vatican et de l’Épiscopat, nous fait comprendre combien sont terribles les paroles de la Vierge Marie à La Salette – Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’Antéchrist – et quelle odieuse trahison représente l’apostasie des Pasteurs, et, chose plus inouïe encore, la trahison de celui qui est assis sur le Trône du Très Bienheureux Pierre.
Si je restais en silence face à cette trahison – qui se consomme avec la complicité effrayante de beaucoup, trop de Prélats hésitant à reconnaître dans le Concile Vatican II la cause principale de la révolution actuelle, et dans la falsification de la Messe Catholique l’origine de la dissolution spirituelle et morale des fidèles – je romprais le serment prêté le jour de mon Ordination sacerdotale et renouvelé à l’occasion de ma Consécration épiscopale. En tant que Successeur des Apôtres, je ne peux pas et je ne veux pas assister à la démolition systématique de la Sainte Église et à la damnation de tant d’âmes sans essayer par tous les moyens de m’opposer à tout cela. Ni ne peux non plus considérer qu’un silence lâche et insouciant soit préférable au témoignage de l’Évangile et à la défense de la Vérité catholique.
Une secte schismatique m’accuse de schisme : cela devrait suffire à prouver la subversion en cours. Imaginez quelle impartialité de jugement sera exercée par un juge qui dépend de celui que j’accuse d’être un usurpateur. Mais précisément parce que cet événement est emblématique, je souhaite que les fidèles – qui ne sont pas tenus de connaître le fonctionnement des tribunaux ecclésiastiques – comprennent que le crime de schisme n’est pas consommé lorsqu’il y a des raisons fondées de considérer l’élection du Pape comme douteuse, en raison du vitium consensus et des irrégularités ou violations des normes qui régissent le Conclave. (cf. Wernz – Vidal, Ius Canonicum, Rome, Pont. Univ. Greg., 1937, vol. VII, p. 439).
La Bulle Cum ex apostolatus officio de Paul IV établit à perpétuité la nullité de la nomination ou de l’élection de tout Prélat – y compris le Pape – qui serait tombé dans l’hérésie avant leur promotion ou leur élévation au Cardinalat ou au Souverain Pontificat. Elle définit la promotion ou l’élévation comme nulla, irrita et inanis, c’est-à-dire nulle, invalide et sans aucune valeur, « même si elle a eu lieu avec l’accord et le consentement unanime de tous les Cardinaux ; on ne peut pas non plus dire qu’elle est validée par l’acceptation de l’office, de la consécration ou de la possession […], c’est-à-dire pour l’intronisation […] du Pontife Romain lui-même, ou pour l’obéissance qui lui a été rendue par tous et pour l’écoulement de quelque temps que ce soit dans ledit exercice de sa charge. Paul IV ajoute que tous les actes accomplis par cette personne doivent être considérés comme également nuls et non avenus, et que ses sujets, clercs et laïcs, sont libérés de l’obéissance à son égard, sans préjudice, cependant, de la part de ces mêmes personnes subordonnées, de l’obligation de fidélité et d’obéissance à donner aux futurs Évêques, Archevêques, Patriarches, Primats, Cardinaux et Pontifes Romains qui lui succéderont canoniquement. Paul IV conclut : Et à la plus grande confusion de ceux qui sont ainsi promus et élevés, s’ils prétendent continuer l’administration, il est permis de demander l’aide du bras séculier ; et pour cette raison, ceux qui se retirent de la fidélité et de l’obéissance à ceux qui ont été promus et élevés de la manière déjà mentionnée, ne sont soumis à aucune de ces censures et de ces châtiments imposés à ceux qui voudraient fendre la tunique du Seigneur. »
C’est pourquoi, avec sérénité de conscience, je crois que les erreurs et les hérésies auxquelles Bergoglio a adhéré avant, pendant et après son élection et l’intention placée dans l’acceptation présumée de la Papauté rendent son élévation au Trône nulle et non avenue.
Si tous les actes de gouvernement et de magistère de Jorge Mario Bergoglio, dans leur contenu et leur forme, s’avèrent étrangers et même en conflit avec ce qui constitue l’action de n’importe quel Pape ; si même un simple croyant et même un non-catholique comprennent l’anomalie du rôle que joue Bergoglio dans le projet mondialiste et antichrétien porté par le Forum Économique Mondial, par les Agences de l’ONU, par la Commission trilatérale, par le Groupe Bilderberg, par la Banque Mondiale et par toutes les autres ramifications tentaculaires de l’élite mondialiste, cela ne démontre pas le moins du monde ma volonté de schisme en mettant en évidence et en dénonçant cette anomalie. Et pourtant, je suis attaqué et jugé parce qu’il y en a qui se font des illusions qu’en me condamnant et en m’excommuniant, ma dénonciation du coup d’État perde consistance. Cette tentative de faire taire tout le monde ne résout rien, et rend même plus coupables et complices ceux qui tentent de dissimuler ou de minimiser la métastase qui détruit le corps ecclésial.
La deminutio de la papauté synodale
À cela s’ajoute le Document d’Étude L’Évêque de Rome que le Dicastère pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens a récemment publié (ici) et le déclassement de la Papauté qui y est théorisé en application de l’Encyclique Ut uum sint de Jean-Paul II, qui à son tour se réfère à la Constitution Lumen Gentium de Vatican II. Il semble tout à fait légitime – et un devoir, au nom de la primauté de la Vérité Catholique formulée dans les documents infaillibles du Magistère pontifical – de se demander si le choix délibéré de Bergoglio d’abolir le titre apostolique de Vicaire du Christ et de choisir de s’appeler simpliciter Évêque de Rome ne constitue pas en quelque sorte une deminutio de la Papauté elle-même, une attaque contre la constitution divine de l’Église et une trahison du Munus Petrinum. Et à y regarder de plus près, le pas précédent a été franchi par Benoît XVI, qui s’est inventé – avec l’“herméneutique” d’une impossible “continuité” entre deux entités totalement étrangères – le monstrum d’une “Papauté collégiale” exercée par le Jésuite et par l’Émérite.
Ce n’est pas un hasard si le Document d’Étude cite une phrase de Paul VI : Le Pape […] est sans aucun doute l’obstacle le plus grave sur le chemin de l’œcuménisme (Discours au Secrétaire pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens, 28 avril 1967). Montini avait commencé à préparer le terrain quatre ans plus tôt, déposant avec emphase la tiare. Si c’est là la prémisse d’un texte qui doit servir à rendre la Papauté Romaine “compatible” avec la négation de la Primauté de Pierre que les hérétiques et les schismatiques rejettent ; et si Bergoglio lui-même se présente comme primus inter pares dans l’assemblée des sectes et dénominations chrétiennes non en communion avec le Siège Apostolique, trahissant la proclamation de la doctrine catholique sur la Papauté solennellement et infailliblement définie par le Concile Vatican I, comment peut-on penser que l’exercice de la Papauté et la volonté même de l’accepter ne sont pas viciés par un vice de consentement (ici et ici), de sorte à rendre nulle ou du moins très douteuse la légitimité du « Pape François » ? De quelle “église” pourrais-je me séparer, quel “pape” refuserais-je de reconnaître, si la première se définit comme “ église conciliaire et synodale” en opposition à “l’église préconciliaire” – c’est-à-dire l’Église du Christ – et que le second montre qu’il considère la Papauté comme un apanage personnel dont il peut disposer en la modifiant et en l’altérant à volonté, et toujours en cohérence avec les erreurs doctrinales qu’impliquent Vatican II et le “magistère” postconciliaire ?
Si la Papauté Romaine – la Papauté, pour être clair, de Pie IX, Léon XIII, Pie X, Pie XI, Pie XII – est considérée comme un obstacle au dialogue œcuménique et que le dialogue œcuménique est poursuivi comme la priorité absolue de “l’église synodale” représentée par Bergoglio, comment ce dialogue pourrait-il se concrétiser, sinon en supprimant les éléments qui rendent la Papauté incompatible avec lui et donc en l’altérant d’une manière totalement illégitime et invalide ?
Le conflit de tant de confrères et de fidèles
Je suis convaincu que, parmi les Évêques et les prêtres, nombreux sont ceux qui ont vécu et vivent encore aujourd’hui le déchirant conflit intérieur de se voir divisés entre ce que le Christ Pontife leur demande (et ils le savent) et ce que celui qui se présente comme Évêque de Rome impose par la force, le chantage et les menaces.
Aujourd’hui, il est plus que jamais nécessaire pour nous, Pasteurs, de nous réveiller de notre sommeil : Hora est jam nos de somno surgere (Rm 13, 11). Notre responsabilité devant Dieu, l’Église et les âmes nous oblige à dénoncer sans équivoque toutes les erreurs et les déviations que nous avons tolérées depuis trop longtemps, car nous ne serons jugés ni par Bergoglio ni par le monde, mais par Notre Seigneur Jésus-Christ. Nous devrons Lui rendre compte de chaque âme perdue par notre négligence, de chaque péché commis à cause de nous, de chaque scandale devant lequel nous nous sommes tus par fausse prudence, par amour de la tranquillité, par complicité.
Le jour où je devrais comparaître devant le Dicastère pour la Doctrine de la Foi, j’ai décidé de rendre publique cette déclaration, à laquelle j’ajoute une dénonciation de mes accusateurs, de leur Concile et de leur “pape”. Je prie les Saints Apôtres Pierre et Paul, qui ont consacré de leur propre sang la terre de l’Alma Urbe, d’intercéder devant le trône de la Majesté divine, afin qu’ils obtiennent pour la Sainte Église qu’elle soit enfin libérée du siège qui l’éclipse et des usurpateurs qui l’humilient, faisant de la Domina gentium la servante du plan antichristique du Nouvel Ordre Mondial.
Pour la défense de l’Église
La mienne n’est donc pas une défense personnelle, mais une défense de la Sainte Église du Christ, dans laquelle j’ai été constitué Évêque et Successeur des Apôtres, avec le mandat précis de garder le Dépôt de la Foi et de prêcher la Parole, d’insister opportune importune, de reprendre, de réprimander, d’exhorter en toute patience et doctrine (2 Tm 4, 2).
Je rejette fermement l’accusation d’avoir déchiré la tunique sans couture du Sauveur et de m’être soustrait à l’Autorité suprême du Vicaire du Christ : pour me séparer de la communion ecclésiale avec Jorge Mario Bergoglio, il faudrait que j’aie d’abord été en communion avec lui, ce qui n’est pas possible puisque Bergoglio lui-même ne peut pas être considéré comme un membre de l’Église, en raison de ses nombreuses hérésies et de son hétérogénéité manifeste et de son incompatibilité avec le rôle qu’il occupe de manière invalide et illicite.
Mes accusations contre Jorge Mario Bergoglio
Devant mes Confrères dans l’Épiscopat et devant tout le corps ecclésial, j’accuse Jorge Mario Bergoglio d’hérésie et de schisme, et en tant qu’hérétique et schismatique, je demande qu’il soit jugé et destitué du Trône qu’il occupe indignement depuis plus de onze ans. Cela ne contredit en rien l’adage Prima Sedes a nemine judicatur, car il est évident qu’un hérétique, parce qu’il est incapable d’assumer la Papauté, n’est pas au-dessus des Prélats qui le jugent.
J’accuse également Jorge Mario Bergoglio d’avoir provoqué – en raison du prestige et de l’autorité du Siège Apostolique qu’il usurpe – de graves effets indésirables, la stérilité et la mort chez les millions de fidèles qui ont suivi son appel martelant à se soumettre à l’inoculation d’un sérum génique expérimental produit avec des fœtus avortés, allant jusqu’à faire publier une Note indiquant que son utilisation est moralement licite (ici et ici). Il devra répondre devant le Tribunal de Dieu de ce crime contre l’humanité.
Enfin, je dénonce l’Accord secret entre le Saint-Siège et la dictature communiste chinoise, par lequel l’Église est humiliée et forcée d’accepter la nomination des Évêques par le gouvernement, le contrôle des célébrations et les limitations à sa liberté de prêcher, tandis que les Catholiques fidèles au Siège Apostolique sont persécutés en toute impunité par le gouvernement de Pékin dans le silence complice du sanhédrin romain.
Le rejet des erreurs de Vatican II
Je me donne un motif d’honneur d’être “accusé” de rejeter les erreurs et les déviations qu’implique ce qu’on appelle le Concile Œcuménique Vatican II, que je considère comme dépourvu d’autorité magistérielle en raison de son hétérogénéité par rapport à tous les vrais Conciles de l’Église, que je reconnais et accepte pleinement, ainsi que tous les actes magistériels des Pontifes Romains.
Je rejette fermement les doctrines hétérodoxes contenues dans les documents de Vatican II et qui ont été condamnées par les Papes jusqu’à Pie XII, ou qui contredisent de quelque manière que ce soit le Magistère Catholique. Je trouve pour le moins déconcertant que ceux qui me jugent pour schisme soient ceux qui font leur la doctrine hétérodoxe selon laquelle il y a un lien d’union « avec ceux qui, étant baptisés, reçoivent le nom chrétien, mais ne professent pas la foi dans son intégralité ou ne conservent pas l’unité de communion sous le successeur de Pierre » (LG 15). Je me demande avec quelle impertinence on peut accuser un Évêque de la perte d’une communion que l’on affirme par ailleurs exister avec les hérétiques et les schismatiques.
Je condamne, rejette et refuse également les doctrines hétérodoxes exprimées dans le soi-disant “magistère postconciliaire” issues de Vatican II, ainsi que les récentes hérésies relatives à “l’église synodale”, à la reformulation de la Papauté sous une clé œcuménique, à l’admission des concubins aux Sacrements et à la promotion de la sodomie et de l’idéologie gender. Je condamne également l’adhésion de Bergoglio à la fraude climatique, folle superstition néo-malthusienne accouchée par ceux qui, haïssant le Créateur, ne peuvent que détester sa Création, et l’homme avec elle, fait à l’image et à la ressemblance de Dieu.
Conclusion
Aux fidèles Catholiques, aujourd’hui scandalisés et déconcertés par les vents de nouveautés et par les fausses doctrines qui sont promues et imposées par une Hiérarchie rebelle au divin Maître, je demande de prier et d’offrir leurs sacrifices et leurs jeûnes pro libertate et exaltatione Sanctæ Matris Ecclesiæ, afin que la Sainte Mère l’Église retrouve sa liberté et triomphe avec le Christ, après ce temps de passion. Que ceux qui ont eu la grâce de lui appartenir par le Baptême n’abandonnent pas leur Mère, souffrante et prostrée : tempora bona veniant, pax Christi veniat, regnum Christi veniat.
Donnée à Viterbe, le 28ème jour du mois de Juin, Année du Seigneur 2024, la Veille des Saints Apôtres Pierre et Paul.
+ Carlo Maria Viganò, Archevêque
(© Traduction de F. de Villasmundo)
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Tag: bergoglio, j'accuse, pape, vigano
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