Démission de Benoît. Valide ou Nulle? Introduction d’une Requête auprès du Tribunal de l’État de la Cité du Vatican.
25 Giugno 2024
Marco Tosatti
Chers StilumCuriali, nous trouvons intéressant d’offrir à votre attention cet article publié par Libero, que nous remercions pour la courtoisie. La traduction est de L.L., que nou remercions de tout coeur. Bonne lecture et bonne circulation.
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Onze ans de doutes, d’affrontements et de querelles sur la légitimité de la dernière succession papale, c’est peut-être un peu trop.
La “Magna Quaestio” fait débat depuis le 11 février 2013, jour où le pape Benoît XVI – selon la vulgate mainstream – aurait démissionné par la fameuse Declaratio.
Ainsi, au matin du jeudi 6 juin 2024, l’auteur a déposé une “Requête en reconnaissance de la nullité de l’abdication du pape Benoît XVI” auprès du Tribunal de l’État de la Cité du Vatican. Selon les “Droits et devoirs” des fidèles, en effet, toute personne baptisée peut soumettre des demandes légitimes d’éclaircissement à l’instance ecclésiastique compétente.
Cette décision n’a certainement pas été prise à la légère : il a fallu quatre ans d’enquête (900 articles, 800 podcasts, un best-seller – “Code Ratzinger” – vendu à 20 000 exemplaires, 120 conférences) pour faire le tour de la question et constituer un dossier de 100 pages grâce à un travail d’équipe impliquant cinq avocats, dont deux canonistes.
Dès le début, le professeur de droit canonique Don Stefano Violi, dans le numéro de février 2013 de la Revue théologique de Lugano, avait objecté l’absence de renonciation au munus pétrinien, requise par le canon 332.2 pour l’abdication du Pape : “S’il arrive que le Pontife Romain renonce à sa charge (munus), il est requis pour la validité que la renonciation soit faite librement et qu’elle soit dûment manifestée, mais non pas qu’elle soit acceptée par qui que ce soit”. Le munus est la charge que Dieu Lui-même confère au pape pour qu’il l’exerce avec un service, appelé ministerium.
Au lieu de cela, le pape Ratzinger a déclaré ne renoncer qu’au seul ministerium, au pouvoir de “faire le pape”. Là se trouve l’“erreur substantielle” de la déclaration : l’objet même auquel le pape devait renoncer pour une abdication valide, à savoir le munus, fait défaut et, selon le canon 188, une renonciation faite de manière erronée est nulle et non avenue, ce qui est également confirmé par la Constitution Universi Dominici Gregis (articles 76-77).
La requête, divisée en trois sections, se base, dans les deux premières, sur l’aspect canonique, se désintéressant complètement de l’intention réelle du déclarant.
Ce n’est pas un hasard, en effet, si un certain nombre de spécialistes faisant autorité (qui ne sont certainement pas des admirateurs de Benoît XVI) confirment que la Declaratio n’est pas un acte valide précisément en raison d’une erreur substantielle, due à l’absence de renonciation au munus pétrinien : ceux-là attribuent cette erreur aux prétendues idées modernistes de Ratzinger sur la papauté, mais, sur le plan juridique, ni le motif ni l’intention pour lesquels le pape Benoît a présenté une abdication invalide n’ont de pertinence.
En revanche, l’explication de ce que Benoît XVI a réellement fait est intégrée à la Section 3 : le pape allemand n’a jamais eu l’intention d’abdiquer, il a simplement déclaré quelque chose d’autre, et ce pour une raison d’urgence dramatique. Il n’y a en fait qu’un seul cas dans lequel le pape peut perdre le ministerium tout en retenant le munus, et c’est celui du “Siège totalement empêché”, lorsque le pape, comme l’illustre le canon 412, est prisonnier, confiné, exilé, sans liberté de communiquer, même par lettre. Pour simplifier, c’est un peu comme lorsqu’une personne est en prison; elle conserve le permis de conduire, le titre qui permet de conduire, mais elle ne peut pas conduire de véhicule.
La Section 3 reconstitue comment le pape Benoît XVI, acculé par des ennemis intérieurs et extérieurs, et après avoir très probablement subi un attentat aux somnifères en mars 2012, lors de son voyage apostolique à Cuba, a mis l’Église en sécurité dès la convocation d’un conclave abusif le 1er mars 2013 alors que le pape n’était pas mort et n’avait pas abdiqué.
Si le pape n’a pas abdiqué, mais est empêché, le conclave qui s’ensuit est nul et non avenu et élit un antipape, c’est-à-dire un pape non canoniquement élu.
Comme cela s’est déjà produit avec les 40 antipapes qui se sont succédés dans l’histoire de l’Église (en moyenne un pour 8 papes légitimes), tout ce que Bergoglio a dit ou fait doit être annulé et le prochain conclave ne devra être composé que de cardinaux authentiques nommés avant 2013, sous peine d’élire un autre antipape. Dans une telle hypothèse, lorsqu’il n’y aura plus au minimum trois cardinaux authentiques de moins de 80 ans pour former un conclave légitime, l’Église catholique telle que nous la connaissons, prendra fin.
Après tout, la requête est aussi dans l’intérêt de François : s’il n’a rien à cacher, une procédure judiciaire régulière ne fera que dissiper les doutes sur sa légitimité et devrait donc être encouragée par lui.
Si la requête était rejetée, il s’agirait d’un aveu de culpabilité de la part de Bergoglio lui-même et d’une preuve dramatique que le pouvoir judiciaire au Vatican n’est plus indépendant du pouvoir législatif. Il ne resterait plus qu’à se retourner vers les cardinaux d’avant 2013 auxquels, en novembre 2023, l’auteur avait déjà envoyé 11 500 signatures de pétition. Les vrais cardinaux seraient tenus d’intervenir aux termes de l’article 3 d’Universi Dominici Gregis, qui leur impose le devoir de protéger les droits du Siège apostolique et de ne pas les abandonner, même pour éviter des dissensions.
En l’absence de réponse de leur part, par la force des choses, il a fallu, au bout de six mois, se tourner vers le tribunal pénal.
Avec des millions de fidèles dans le doute, tant de prêtres suspendus, excommuniés et défroqués à cause de cette question, un prononcé ecclésiastique définitif, conforme aux lois de l’Église, ne peut plus être différé.
Pour évoquer cette question et d’autres thématiques, les prochains rendez-vous sont à Milan, Savigliano, Trieste.
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Tag: benoit, cionci, demission, istanza
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Grand merci à Marco Tosatti de publier cet article du Dr Andrea Cionci.
Aucun média francophone d’envergure ne publie rien sur la ‘Magna Quaestio’, et il est important que les catholiques de France soient au courant de ce qui agite l’Italie catholique.
En Italie, en effet, la résistance à François Bergoglio s’enfle chaque jour, et de plus en plus nombreux sont ceux qui prennent conscience que cet homme et ses sbires ont pris le pouvoir à la faveur d’un véritable coup d’état très bien préparé et orchestré.
Plus important encore, Benoît XVI avait parfaitement anticipé, déjà du temps de Jean-Paul II, la réaction à l’assaut de cette secte gnostique-maçonnique.
Il les a laissés créer une apparence de renonciation à partir de sa fameuse ‘Declaratio’, qui était en fait une simple déclaration de siège empêché écrite à l’avance.
Siège empêché, et non siège vacant, donc.
Ce qui implique que le conclave a eu lieu alors que le droit canonique s’y opposait.
Ce qui implique donc aussi l’illégitimité totale du pontificat de ‘François’ et le fait que tous ses actes doivent être considérés comme nuls et non avenus.
L’initiative de Cionci et des avocats qui le soutiennent vise à faire indirectement reconnaître par le Tribunal du Vatican l’inanité de l’élection de 2013.
Obtenir cela serait une grande victoire pour ceux qui se battent afin de maintenir l’église catholique dans la foi reçue des apôtres et la fidélité au vrai Magistère.
Il serait dommage que les fidèles francophones, souvent effrayés ou scandalisés par le spectacle désolant du Vatican, manquent cet épisode marquant du combat pour la vraie foi !
Vivant en Allemagne où les bons catholiques que je connais n’en veulent rien savoir, je suis tout à fait d’accord avec ce que vous écrivez. Je préciserais, néanmoins, que – d’après les mots d’un certain curé sicilien, – la bataille est à nous, les hommes, et la victoire est à Dieu!