Le pape des souvenirs et des couvertures en papier glacé existe-t-il vraiment? Et si oui, comment? Mastro Titta.
8 Maggio 2024
Marco Tosatti
Chers amis et ennemis de Stilum Curiae, Mastro Titta soumet à votre attention ces réflexions apparemment ludiques et profondément amères sur l’effet que François a eu sur la redéfinition de l’image du pontife. La traduction est de L.L., que nous remercions chaleureusement. Bonne lecture et bon partage.
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MASTRO TITTA : LE PAPE EXISTE-T-IL ? DOUTES
Imaginez un homme qui prend le train Frecciarossa Milan-Rome le matin à six heures, transi et avec un double café brûlé dans le corps. Il s’assoit dans le wagon 6, place 43 côté couloir, et profite du panorama humain des gens qui se bousculent comme des particules subatomiques pour essayer de se pénétrer les uns les autres à la recherche de leur place, en sifflant “Madame, vous occupez ma place”.
Alors que le train prend de la vitesse, il prend, la revue officielle La Freccia, un produit typographique qui semble avoir été mastiqué par un phacochère, à l’intérieur duquel se trouve cette forme d’art qui assume le néant commercial : l’exposition ici, le petit livre là, les céramiques décorées par les artisans amanuensi de Gabicce, le personnage du mois, le parfum et la cravate anonymes que, si l’on n’est pas Fassino, on peut se donner la peine d’acheter dans le train, et ainsi de suite. Et qui trouve-t-il sur la couverture ? Le pape François.
Il y avait autrefois un jeu dans les parcs d’attractions où il fallait taper avec un marteau la marionnette, généralement une taupe, qui sortait au hasard d’une série de trous. L’autre variante était un poney avec un fusil sur la tête, d’où l’on tirait sur des cow-boys et des Indiens qui couraient devant soi à l’intérieur d’une vitrine et qui, une fois touchés, tombaient dans le vide pour réapparaître quelques secondes plus tard sur la gauche, en pleine forme et belliqueux. Je pourrais aussi évoquer le tunnel de l’horreur, avec Dracula et les morts-vivants qui vous sautent dessus en ricanant dans l’obscurité, au milieu de bouffées de fumée chimique et d’éclairs rougeâtres, mais je ne pense pas que ce soit nécessaire. Tout le monde, quelque part dans son passé, a vécu des expériences similaires.
La sensation est la même. Postiche, inévitable. Au fil du temps, Bergoglio a pris comme un air de poupée, même si, reconnaissons-le, il était avantagé dès le départ. Cet aspect saillant du personnage a été récupéré à la vitesse de l’éclair par les fabricants de pacotille d’Asie du Sud-Est : les marionnettes à son effigie ne se comptent plus. Il en existe même une – du type bobblehead, littéralement “tête de ponpon” – dont la tête exagérée s’incline sur un ressort : on lui donne un petit coup avec les doigts et la bobblehead oscille, encore et encore. Je m’attends à trouver un jour François démonté et miniaturisé dans un œuf Kinder, ou à le voir me sourire dans une boîte de céréales intégrales, bio et sans huile de palme.
Comme on le sait, dans les dictatures ou les régimes à forte connotation autocratique, l’effigie du dictateur apparaît partout à côté des symboles de son pouvoir. Tout l’espace de vie, public et privé, est saturé de ces images. Cela fait sourire les Occidentaux démocratiques, riches (vraiment ?), émancipés et inclusifs que nous sommes : comment est-il possible que les pauvres bougres opprimés par des régimes médiévaux ne se rebellent pas, et surtout qu’ils soient tombés dans le panneau ?
En réalité, l’Occident capitaliste a transféré les mêmes prérogatives aux produits de consommation. Plus c’est ludique, inutile, superflu et indésirable, mieux c’est. Quel message doit-il passer ? Que la figure représentée est positive et inoffensive. Je ne crois pas – mais il faudrait faire une étude plus précise sur ce point – qu’il y ait dans l’histoire un personnage plus reproduit que Bergoglio sous forme d’accessoires divers ou de publications de coiffeurs de province. L’image de Bergoglio est une industrie qui produit à plein régime et qui couvre probablement à peine ses pertes. Pour quelle raison ?
C’est François lui-même qui l’a dit lors d’une récente audience devant, en l’occurrence, sept mille enfants : “Savoir être proche de l’autre, en le laissant rester lui-même”. La formule est fantastique, parfaite à sa manière. Pourquoi cette présence obsessionnelle si l’autre doit rester comme un chapon dans le bouillon ? Parce qu’il est faux que l’autre reste tel qu’il est. Quelque chose lui est enlevé.
Les deux autres faussetés que je peux démonter à cet égard sont l’idée que “les gens aiment la marque du pape” – d’où la nécessité de le reproduire même sur du papier hygiénique, si vous voulez – et “le pape fait vendre”. Que les gens aiment le pape est une foutaise : les gens se fichent du pape, et ce depuis 2013. C’est précisément la frénésie dans la production de milliers de tonnes de camelote avec le visage grassouillet de François qui le prouve : cette camelote, qu’il s’agisse de livres, de marionnettes ou de bibelots, reste largement invendue, produisant des déchets qui nuisent à notre mère terre maison commune.
Même le langage de Bergoglio est minimal, enfantin, parfois fantaisiste comme celui d’un enfant. Parce que pour les enfants, ou plutôt pour les adultes infantilisés, il doit être compris. Ceux qui vont à Rome et achètent un souvenir, une boîte de sucre avec le visage de François, pour “avoir le pape près d’eux”. C’est le même mécanisme qui pousse les gens à prendre des photos de lasagnes : l’incapacité structurelle et éduquée d’identifier le sens des choses, de le retenir, de le traiter et de le transmettre.
Il ne me reste plus qu’à suggérer une réponse à la première question : si je dois rester le petit gros sordide que je suis, pourquoi le faire avec Bergoglio à mes côtés ? Pourquoi Bergoglio et pas Biden, Draghi ou Meloni ?
Tout d’abord, la nature du pouvoir authentique est spirituelle. Biden et Von der Leyen sont puissants tant que les gens croient qu’ils le sont. L’une des caractéristiques du pouvoir moderne est le rejet de son origine divine, ce qui, du moins en Occident, l’a rendu enragé et chancelant. En ce sens, le vicaire du Christ est une figure clé de la récupération de l’aspect fidéiste du pouvoir, le seul capable de le rendre absolu. Personne ne peut mieux incarner cet aspect que le vicaire du Christ.
Bien sûr, il est impératif que Bergoglio respecte perinde ac cadaver l’agenda : gender fluid et homosexualisme, vaccinisme sans condition, changement climatique, idéologie verte, fraternité enfumée et paix, migrationnisme abrutissant, détricotage de la doctrine obscurantiste, effacement du Christ – désormais sceau générique de toutes les vaccinations qui nous passent par la tête – mais surtout effacement du pape, remplacé par “François”. Effacement du pape, vidage et autorité au rythme des colifichets.
François n’est pas le pape et ne doit pas l’être. Il est le rien qui vous regarde en souriant sur une couverture, un porte-clés, un tire-bouchon, un jeu vidéo. Il vous poursuit, vous traque discrètement, sans prétention. Mais il est là, il est toujours là à côté de vous pour vous tenir compagnie. Pas en tant que pape : en tant que François, tout disposé à vous molester avec ses réminiscences nostalgiques, ses gronderies sucrées, ses vœux pieux de grand-père. Tout un bric-à-brac qui sert à effacer l’identité sacrée du pontife, la transférant à qui compte vraiment.
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Categoria: Generale
Comme quoi les ennemis de l’Eglise avaient parfaitement compris qu’il suffisait d’habiller de blanc un de leurs hommes et de le placer au bon endroit pour que tout le monde – ou presque – croie que c’est le vrai pape.
Heureusement, des hommes comme Mastro Titta ont compris la supercherie, et ils le disent. Le mug ne fait pas le pape !;-)
Malheureusement, de bons prêtres comme don Bernasconi, récemment ‘réduit à l’état laïc’ pour avoir dit en chaire ce que nombre de catholiques pensent, ou le P. Janvier Gbénou, honteusement lâché par l’Opus Dei, et dont le Vatican ouvre en ce moment le procès en excommunication pour avoir dit la vérité, à savoir que Bergoglio est hérétique, paient le prix fort.
Prions pour eux et tous les résistants à cette fausse église de papier glacé.